L'intelligence artificielle (IA) révolutionne les entreprises, et la fonction finance se trouve au cœur de cette transformation.
En gérant les investissements et en garantissant la viabilité économique des projets, la finance en étroite collaboration avec les autres fonctions support jouent un rôle clé dans l’usage de l'IA au sein de l’entreprise pour toujours plus de création de valeur.
La fonction finance à l’avant-garde de l’innovation technologique
Depuis des décennies, les départements financiers ont déployé des nouvelles technologies pour optimiser leurs processus : ERP, EPM, OCR, Cloud, et RPA. Ces outils ont amélioré les postes financiers, du comptable au trésorier. Aujourd'hui, l'intelligence artificielle (IA) pousse les entreprises à reconsidérer leurs processus. La fonction finance est essentielle dans cette transformation pour plusieurs raisons.
Transformation digitale et création de valeur
La transformation digitale est essentielle pour créer de la valeur, gagner des parts de marché, améliorer l'expérience client, augmenter la rentabilité et la productivité, et améliorer la performance globale de l'entreprise. Cette dynamique est impulsée par les dirigeants, les collaborateurs, les investisseurs et l'écosystème externe, comprenant les fournisseurs, les clients et les banquiers.
La fonction finance reste moteur de cette transformation pour plusieurs raisons.
Les fonctions traditionnelles de production et d’analyse des chiffres, de contrôle interne et de respect des régulations sont la base de la fonction Finance. Les DAF dit « Business Partner » ont développé un savoir-faire pour déployer de nouveaux outils, notamment en matière de contrôle interne et de piste d’audit / sécurisation de la donnée financière.
En tant que chef d’orchestre des processus financiers, le DAF doit identifier les processus à digitaliser. Les équipes d’audit interne et de normes et procédures de la fonction finance jouent un rôle clé dans l’amélioration continue, en adoptant une approche lean et d’excellence opérationnelle. Avec l’essor de technologies intégrées comme l’IA, la blockchain, les contrats intelligents et les objets connectés, le DAF devra adapter le contrôle interne pour maîtriser les risques associés à ces innovations.
Le DAF doit assurer la pérennité de l’entreprise et soutenir sa croissance en défendant les projets créateurs de valeur. Il est essentiel de questionner régulièrement l’allocation du capital à la lumière des évolutions des modèles d’affaires et de la pérennité des actifs. Les nouvelles technologies et les innovations sont des actifs à intégrer pour en tirer des bénéfices futurs.
Enfin les nouvelles générations de DAF (et on ne parle pas d’âge !) doivent devenir des utilisateurs des technologies émergentes telles que l’IA. Sans outils de modélisation basés sur des algorithmes de nouvelle génération, les échanges lors de décisions d’investissement resteraient des débats d’idées. Les décisions stratégiques, souvent subjectives et de plus en plus complexes car mêlant a minima les dimensions commerciale, financière et écologique, doivent s’appuyer sur des modèles « fait-maison » avec une finalité prospective (certains audacieux parlent de modèle prédictif !). Les compétiteurs ont peut-être déjà intégré ces outils dans leurs processus, permettant une meilleure appréhension des tendances émergentes. Le DAF doit s’assurer que les besoins en information financière pour nourrir ces modèles et algorithme soient traités en temps réel.
En conclusion
Pour rester incontournable, le DAF doit actualiser ses connaissances sur le cœur de métier de l’entreprise, ses avantages concurrentiels et le positionnement de ses concurrents. Les écoles de commerce, les universités et les conférences professionnelles sont des moyens efficaces pour se tenir informé et développer une vision stratégique. Il est important de se forger des convictions en temps réel, de challenger et d’ajuster la trajectoire de transformation de l’entreprise. L’avenir des DAF sera passionnant, tant dans leur rôle de leaders de la transformation des modèles d’affaires que dans l’utilisation des nouvelles générations d’outils. Cependant, un prérequis est indispensable : élargir leurs connaissances pour développer leurs compétences et se maintenir au niveau du marché. Bien que l’Asie et les États-Unis aient une avance, les Européens ont encore un rôle majeur à jouer pour définir le profil du « Directeur Financier Augmenté ».